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SUPERALIMENTS, SUPERCHERIE ?


Aloe vera, Curcuma, chlorella, spiruline, chou kale, baies de goji, … A moins d’avoir participé sans interruption aux 10 dernières saisons de Koh Lanta, vous ne pouvez pas être passés à côté de la tendance des superaliments. Si la mode a sa fashion week, les superaliments font leur défilé chaque année au moment des bonnes résolutions de janvier ou en période de bikini body challenge. Nom poétique, origine exotique, disponibilité réduite et prix excessif … ils savent nous vendre une part de rêves mais quelle est la part de réalité ?


Superaliments= super-pouvoirs ?

Revenons sur ce qui fait qu’un aliment se fait appeler superaliment. Le secret réside dans sa concentration exceptionnelle en nutriments essentiels : minéraux, vitamines, omégas 3 et, de ce fait, dans ses propriétés santé inégalées : anti-oxydants, tonifiant, aphrodisiaque, brûle-graisse … Un cocktail de vertus explosif qui nous rappelle la potion magique d’Astérix, version globetrotter. Or, la mention « super » n’est ni scientifique, ni réglementée. Les pouvoirs extraordinaires de ces superaliments sont, certes, souvent corroborés par des études, mais des études réalisées sur des animaux ou sur des modèles cellulaires in-vitro, à des concentrations très élevées. L’extrapolation sur l’organisme humain peut donc poser question, surtout lorsque l’on regarde de plus près l’aliment finalement consommé.


Superaliments = super-nutrition ?

Les superaliments du bout du monde ont été soumis à de longs transports, dans des conditions inconnues.

  • Quid de la teneur restante en vitamines une fois dans notre assiette ? Ils sont la plupart du temps transformés : séchés, broyés, associés à d’autres aliments, incorporés dans des préparations et conditionnés.

  • Quid de la quantité finale de superaliments consommée ? Elle est en réalité souvent très loin des doses permettant les effets associés. Enfin, les conditions de culture et de récoltes de ces produits sont rarement tracées, parfois même lorsqu’ils sont certifiés bio.

  • Quid du bilan entre bienfaits du superaliment vs sa teneur en pesticides ?

Les superaliments peuvent être intéressants d'un point de vue nutritionnel mais il faut se renseigner sur les laboratoires qui les proposent et privilégier les superaliments locaux, bio et peu transformés pour plus de sûreté.


Superaliments = super-santé ?


Je ne peux que saluer cet intérêt croissant pour les méthodes naturelles afin de soutenir sa santé. Néanmoins, si les effets bénéfiques d’une plante peuvent être puissants, il en est de même pour ses effets indésirables. Qui dit plantes et naturel ne dit pas innocuité pour autant et pour réaliser une cure, mieux vaut il être conseillé par un phytothérapeute ou un naturopathe qui pourra vous accompagner en prenant en compte votre état particulier, et vous évitera des effets secondaires fâcheux ou de potentielles interactions médicamenteuses. Je prends souvent l’exemple du pamplemousse avec mes amis. Saviez-vous qu’un seul verre de jus de ce « banal » agrume peut inhiber les effets de certains médicaments contre le cholestérol, le cancer ou la dépression ? Alors dites adieu à vos rêves de Poudlard, n’essayez pas de jouer aux apprentis sorciers. Pour profiter de leurs bénéfices et seulement de leurs bénéfices, assurez-vous qu'ils soient adaptés à votre cas particulier en vous faisant conseiller (phytothérapeute, naturopathe, pharmacien, ...).


Superaliments = super-écolo ?

Si côté santé, les doutes ne sont pas levés, côté écologie, le doute n’est plus permis. L’empreinte écologique de nombreux superaliments est désastreuse, sans parler de l’impact économique et sociologique sur les pays producteurs. Aliments de base dans l’assiette des sud-américains, le quinoa et l’avocat ont vu leur prix exploser en même temps que la demande mondiale. Résultat : les locaux ne peuvent plus en consommer et l’équilibre de leur assiette est déstabilisé. Sans parler de l’impact de la culture de l’avocat sur la déforestation et le narcotrafic. Encore une fois, donnez la priorité au local !


Superaliments = super-intestin ?

Avec cette société globalisée, où règne la surinformation, nous avons tendance à oublier de nous en remettre à notre bon sens. Alors que le nombre d’intolérances alimentaires explose, les gens consomment des aliments de plus en plus exotiques et en oublient les bonnes vieilles traditions locales, qui nous sont pourtant parfaitement adaptées. Si l’on reprend l’exemple du quinoa, cette graine riche en protéines et minéraux, est également riche en acide phytique qui empêche l’assimilation de ses nutriments les plus intéressants. Un quinoa consommé sans avoir été trempé au moins 4h, comme peuvent le faire les locaux, n’aura donc que peu d’intérêt voir sera irritant pour nos intestins, à nous, habitants du vieux continent, rarement en capacité de le digérer correctement. Pour digérer et assimiler un aliment, l’organisme a besoin d’enzymes, qui sont des catalyseurs de réactions biochimiques. Les enzymes digestives sont sécrétées par notre tube digestif et par notre pancréas qui ne disposent pas de la même palette de substances chimiques selon notre origine. Cette disparité est notamment le fruit de l’évolution génétique sur des milliers d’années … alors soyons tolérants avec nos intestins, laissons-leur plus de temps qu’une génération Easyjet pour s’adapter à une assiette internationalisée, et allons-y mollo avec la globalisation de notre alimentation. Pensons local : c’est bon pour notre corps, pour l’écologie et pour l’économie de l’hexagone (#cocorico). Il est là le bon sens : si c’est bon pour la planète, pour notre terre nourricière, en général, c’est bon pour nous.


Superaliments = super-efficaces ?

Pourtant, beaucoup témoignent des bienfaits de ces superaliments sur leur santé : une énergie de folie, une peau plus lisse ou des douleurs articulaires envolées. Loin de moi l’idée d’affirmer que les superaliments exotiques n’ont plus aucune vertu une fois dans notre assiette car ce sont effectivement des aliments sains et certains fournisseurs sont capables de délivrer une excellente qualité. Mais il faut noter que rares sont les personnes qui investissent 15€ dans de la poudre d’açaï, si c’est pour la parsemer sur des frites ou un kébab (ou je l'espère du moins). Lorsque l’on se tourne vers les superaliments, on se tourne généralement vers une alimentation plus saine, on réfléchit à l’équilibre de son assiette et je pense que cette démarche influence largement sur le mieux-être ressenti. Alors mon conseil : reconnectons-nous avec les trésors des potagers locaux et réapprenons à nous concocter une super-hygiène de vie avec des super-assiettes bien de chez nous. Myrtille, cassis, canneberge, persil, noix, lin, pomme de terre, crucifères … Laissez-vous séduire, il y aura Match à coup sûr.


Superaliments = super-brunchs ?


J’entends déjà LA question : par quoi remplacer le plat super-star des healthy girls qui inonde les stories Instagram une fois l’heure du brunch venue : l’avocado toast ? Personnellement, en hiver j’opte pour le bettravo-toast et dès le mois de mai, pour l’artichok-toast. Dans votre blender, disposez votre betterave ou votre cœur d’artichaut cuit à la vapeur douce avec une cuillère à café de tahini, un peu de jus de citron, curry, ail des ours et un filet d’huile de lin. Mixez et étalez sur une tranche de pain complet bio au levain que vous surmonterez d’un œuf mollet et d’un peu de coriandre. C’est absolument délicieux et vous faites tout autant le plein de vitamines, minéraux et d’oméga 3 !

Pas envie de cuisiner ? Si vous habitez à Paris, je peux vous conseiller le beetroot toast du Café Foufou, le toast au poids cassés du Citizen Hotel ou le brunch du restaurant Mûre, qui vous réconciliera sans aucun doute avec le local.

 

EN RESUME


Quelles questions soulèvent les superaliments :

  • · Ils ont une teneur en nutriments essentiels exceptionnels mais que restent-ils de ces nutriments :

  1. Après avoir traversé un océan ?

  2. Après avoir été transformés et conditionnés ?

  3. Après digestion ou indigestion par mon tube digestif ?

  4. Après interaction avec mes médicaments ?

  • · Les bénéfices ne sont-ils pas associés à des effets secondaires sur l’état de santé de mon corps ou de notre planète ?

Pour plus de sûreté, optons pour des aliments locaux, de saison et bio, qui lorsqu’ils sont consommés frais et variés, font une super-assiette pour une super-santé, à condition d’être intégrée dans une super-hygiène de vie du corps et de l’esprit. Alors pour plus de sûreté et d'efficacité, faites-vous conseiller !



Sources :

https://www.lexpress.fr/actualite/societe/les-mensonges-des-superaliments_1994078.html

https://www.terraeco.net/Chia-goji-acai-les-super-aliments,52301.html

https://quoidansmonassiette.fr/baie-acai-amazonie-antioxydant-superfruit-marketing/

https://www.e-sante.fr/super-aliments-realite-ou-arnaque/actualite/567?page=2&anc=subpage-title-2

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